Au Nord d'une ligne Rissani-Nkob les regs et les hamadas du Tafilalet sont dépourvus d'arbres en dehors des ripisylves des oueds. Au Sud de cette ligne on voit apparaitre une savane à "tahla" (Acacia raddiana subsp. tortilis) sur les terrasses des oueds, dans les plaines en cuvette et même sur les flancs ensablés des montagnes.
Cela peut sembler paradoxal car au Nord la pluviométrie est comprise entre 80 et 150mm alors qu'au Sud elle n'est que de 50 à 80mm. Mais au Nord de la ligne Rissani-Nkob les altitudes sont supérieures à 900m et il y a des jours de gel tous les hivers. Au Sud de cette ligne les hivers sont plus doux.
La station la plus septentrionale de tahla, en bordure de l'oued Talrhemt.
Station de tahla sur le reg à l'Est de l'erg Chebbi.
L'ombre est bienvenue, mais attention aux fortes épines, capables de crever un pneu !
La littérature botanique décrit une "association à Acacia tortilis et Panicum turgidum" qui serait caractéristique des oueds sableux.
Dans le Tafilalet Panicum turgidum est effectivement une plante des oueds sableux, mais Acacia tortilis a une répartition bien plus large. Il est vraisemblable que Panicum turgidum a besoin de ressources en eau assez superficielles comme celles qui peuvent exister dans le lit des oueds sableux, alors que Acacia tortilis peut s'alimenter sur des nappes plus profondes et donc dans des milieux plus vastes, en dehors des lits d'oueds.
Une belle savane sur un reg suffisamment perméable pour que l'eau s'infiltre sans ruisseler.
Une vaste cuvette occupée par la savane à acacias. Au premier plan traces d'un campement de nomades.
Acacia tortilis sur un glacis.
Acacia tortilis sur un versant de montagne ensablé.
Il existe auprès de Tinjdad, à 1000m d'altitude, une station isolée de jeunes pieds d'Acacia tortilis, 40km au Nord de la limite des grandes savanes.
S'agit-il d'une petite population de jeunes arbres qui ont eu la chance de ne pas encore subir d'hiver trop rigoureux ? Ou s'agit-il d'un indice d'une progression vers le Nord de la flore saharienne ?
