Oued | Assif | Rivière intermittente

Oued : rivière intermittente, à sec la plupart du temps, mais pouvant connaître des crues dévastatrices après des pluies exceptionnelles.

Sur cette photo aérienne on distingue :

  • le lit de l'oued, à sec la majeure partie de l'année
  • en gris clair le lit de galets sur lequel coulent les crues habituelles
  • en jaune clair le lit de sable et de limons qui n'est recouvert que lors des crues les plus importantes
  • en brun les terrasses alluviales qui ont été déposées à une époque beaucoup plus humide
  • sur les terrasses on voit des lignes de drainage au long desquelles les eaux s'écoulent lentement après les pluies ; ces lignes sont piquetées de petits buissons.
2004/11/15 - Timaqit (gps : 31.5784, -5.2572)

L'adret du Haut-Atlas oriental, orientée ENE, avec des sommets compris entre 2000 et 3000m reçoit environ 250mm d'eau sous forme de pluie ou de neige. Ces montagnes semi-arides sont drainées par quelques grands oueds orientés SSE qui vont se perdre dans le Sahara.
Pour le Tafilalet, les principaux oueds sont d'ouest en est : l'oued Todra, l'oued Rheris, l'oued Ziz, l'oued Guir et l'oued Bouanane.
A côté des ces grands oueds "atlasiques", il y a une multitude d'oueds "sahariens" alimentés par les rares pluies qui tombent sur le désert et qui drainent les reliefs, les hamadas et les regs.
Les oueds présentent donc une grande diversité de faciès :


Les oueds atlasiques :
l'exemple du Guir et de ses affluents

Ces oueds qui descendent du Haut-Atlas sont caractérisés par :

2015/12/10 - Bouanane-Nord (gps : 32.1357,-3.1531)
Un oued rocailleux bordé par ce qui est à l'échelle du Sahara une belle ripisylve : oliviers sauvages, pistachiers de l'Atlas, jujubiers...
2015/12/07 (gps : 32.2120,-3.8144)
L'oued Guir en amont de Kadoussa coule sur un large lit de galets roulés. La terrasse, 2 à 3m plus élevée, porte une magnifique station de Peupliers de l'Euphrate.
2015/02/08 (gps : 32.0314,-3.7823)
L'oued Guir en aval de Tazougarte a creusé de larges gorges. On distingue :
  • le lit mineur où subsiste un écoulement d'eau presque toute l'année
  • le lit majeur de galet, en gris clair, balayé une ou plusieurs fois par an par des crues
  • une large terrasse limoneuse entre le lit majeur et la route. Cette terrasse déposée lors d'une période plus humide est propice à l'installation de cultures irriguées
  • des glacis ravinés qui raccordent le lit de l'oued avec les éboulis et les falaises de la hamada.
2017/02/10 - (gps : 32.0282,-3.7870)
L'oued Guir en aval de Tazougarte ; l'écoulement de surface est suffisant pour faire vivre une faune abondante de barbeaux et de grenouilles et leur prédateur, la loutre.
2016/09/29 - L'oued Guir à Kadoussa lors d'une crue.
2016/09/29 - L'oued Guir au croisement avec la N10 lors d'une petite crue. Lors de la grande crue d'octobre 2018, le Guir est passé au dessus du pont et en arraché toutes les rambardes.
2018/05/21 - (gps : 31.9465,-3.5994 - altitude : 950m)
L'oued Guir à Boudnib. La concavité du méandre est bloquée par une digue pour protéger les habitations. Le lit majeur est envahi par une ripisylve de tamaris.
2018/09/27
L'oued Guir à Boudnib : la crue est passée au dessus du gué tout neuf, mais aussi en dessous ! L'eau s'est frayé un chemin sous une extrémité de l'ouvrage et a recreusé les alluvions par en dessous jusqu'à ce que le gué s'effondre.
2018/05/12 - (gps : 31.9221,-3.0915 - altitude : 820m)
La confluence de l'oued Guir avec l'oued Bouanane. Dans cette zone la pente est douce, les eaux s'écoulent doucement. Les tamaris essayent de coloniser le lit de l'oued mais se font balayer à chaque grande crue.

Les oueds sahariens

2015/08/31 - Sur la N10 entre Boudnib et Bouarfa.
Les rares crues sont assez violentes pour empêcher la végétation de coloniser le lit de l'oued ... et elles sont assez fréquentes pour recharger la nappe phréatique alluviale et permettre à un gros Pistachier de l'Atlas et à des buissons de Retam d'y plonger leurs racines.
2017/03/09 - (gps : 31.2911,-3.9796)
Les eaux de l'oued Talrhemt sont salées, ce dont s'accomodent très bien les palmiers sauvages.
2018/10/11 - Haroun (gps : 31.3152,-4.1960 - altitude : 750m)
L'oued Amerbouh méandre dans les limons d'une vaste cuvette d'épandage abandonnée par l'oued Ziz lors d'une phase plus humide au début du quaternaire.
2015/01/27 - Begaa (gps : 30.9453,-3.8767)
L'oued Begaa méandre lentement dans une vaste cuvette sableuse au Sud de l'erg Chebi. Le sable absorbe et stocke les eaux de pluies. La nappe phréatique affleure dans la concavité d'un méandre.
2015/01/29 - Jdayed-Ouzina (gps : 30.8480,-4.1628)
Dans ces oueds qui descendent de la hamada toute proche, l'eau s'écoule lentement, en nappe, et a façonné de larges lits sablonneux parsemés d'acacias et recouverts d'acheb. On peut considérer que ce sont des oueds très paisibles ou alors de grandes lignes de drainage.
2017/03/29 - AinChouater (gps : 31.8486,-3.2800)
2017/03/29 - Ain-Chouater (gps : 31.8486,-3.2800)
Des nomades collectent de l'eau dans un affleurement de l'oued Tafejjarht.

Les activités humaines sont largement concentrées au long des oueds : oasis dans les zones les plus favorables, coupe des arbres dans les ripisylves, pâturage des troupeaux sur les terrasses.

Les botanistes ont tendance à plus s'intéresser à la végétation des déserts qu'à celle des oueds, qualifiée d'azonale. Et c'est dommage.
La végétation des oueds est de première importance pour les hommes et pour leurs troupeaux.
Cette végétation est certes bouleversée par l'agriculture et le surpâturage, mais elle présente des faciès très diversifiés au fur et à mesure que l'oued s'enfonce et se perd dans le Sahara. Par exemple pour l'oued Ziz, en allant du Nord vers le Sud : prédominance des peupliers à Rich, des oliviers à Errachidia, des palmiers à Rissani, des tamaris à Taouz, des acacias à Ouzina...