Oued : rivière intermittente, à sec la plupart du temps, mais pouvant connaître des crues dévastatrices après des pluies exceptionnelles.
Sur cette photo aérienne on distingue :
le lit de l'oued, à sec la majeure partie de l'année
en gris clair le lit de galets sur lequel coulent les crues habituelles
en jaune clair le lit de sable et de limons qui n'est recouvert que lors des crues les plus importantes
en brun les terrasses alluviales qui ont été déposées à une époque beaucoup plus humide
sur les terrasses on voit des lignes de drainage au long desquelles les eaux s'écoulent lentement après les pluies ; ces lignes sont piquetées de petits buissons.
L'adret du Haut-Atlas oriental, orientée ENE, avec des sommets compris entre 2000 et 3000m reçoit environ 250mm d'eau sous forme de pluie ou de neige. Ces montagnes semi-arides sont drainées par quelques grands oueds orientés SSE qui vont se perdre dans le Sahara.
Pour le Tafilalet, les principaux oueds sont d'ouest en est : l'oued Todra, l'oued Rheris, l'oued Ziz, l'oued Guir et l'oued Bouanane.
A côté des ces grands oueds "atlasiques", il y a une multitude d'oueds "sahariens" alimentés par les rares pluies qui tombent sur le désert et qui drainent les reliefs, les hamadas et les regs.
Les oueds présentent donc une grande diversité de faciès :
selon la fréquence des écoulements (plusieurs écoulements par an pour les oueds atlasiques, écoulements très irréguliers pour les oueds sahariens)
selon le sol de leur lit mineur : roche nue, gros blocs, galets, sables...
la présence -ou pas- d'une couche d'alluvions qui peut stocker une nappe phréatique
le niveau de cette nappe phréatique
l'existence d'une ripisylve sur les berges
la morphologie du lit majeur : terrasses caillouteuses, sablonneuses, limoneuses, maader, sebkha...
Les oueds atlasiques : l'exemple du Guir et de ses affluents
Ces oueds qui descendent du Haut-Atlas sont caractérisés par :
des crues qui peuvent être très violentes
des zones où l'eau s'écoule à l'air libre la majeure partie de l'année
une nappe phréatique à faible profondeur dans le lit d'alluvions
Les oueds sahariens
Les activités humaines sont largement concentrées au long des oueds : oasis dans les zones les plus favorables, coupe des arbres dans les ripisylves, pâturage des troupeaux sur les terrasses.
Les botanistes ont tendance à plus s'intéresser à la végétation des déserts qu'à celle des oueds, qualifiée d'azonale. Et c'est dommage.
La végétation des oueds est de première importance pour les hommes et pour leurs troupeaux.
Cette végétation est certes bouleversée par l'agriculture et le surpâturage, mais elle présente des faciès très diversifiés au fur et à mesure que l'oued s'enfonce et se perd dans le Sahara. Par exemple pour l'oued Ziz, en allant du Nord vers le Sud : prédominance des peupliers à Rich, des oliviers à Errachidia, des palmiers à Rissani, des tamaris à Taouz, des acacias à Ouzina...