Maader : zones inondables dans le lit majeur des oueds.
Dans les maader, les crues viennent déposer des limons, mais les eaux s'écoulent sans stagner si bien que les sols ne concentrent pas trop les sels.
Localement les maaders peuvent être cultivés en bour ou transformés en jardins irrigués.
Après les pluies les maaders sont envahis par une abondante végétation de crucifères annuelles.
Après le passage de la crue de l'oued, les flaques asséchées se couvrent d'Eruca foleyi, une plante endémique du Sud du Tafilalet, aux fleurs mauve-pâle, et de 'aourdal', le nom générique donné à toutes les crucifères à petites fleurs jaune-vif (Diplotaxis sp.).
Ici une très belle station rassemble deux espèces comestibles : les roquettes, Erucaria aurea, aux fleurs jaune-pâle et Eruca foleyi aux fleurs mauve-pâle. Toutes deux sont nommées 'tazakht' car elles sont toutes les deux comestibles en salades cuites. Qu'elles diffèrent par la couleur de leurs fleurs ou la forme de leurs feuilles, n'a pas d'importance. La principale différence, dira Zahora, c'est que l'une est plus amère et l'autre plus douce.
Zahora récolte la roquette pour le diner.
Une rivière de crucifères marque le lit par lequel l'eau s'est écoulée. Les fleurs mauve-pâle sont celles d'Eremophyton chevallieri dont les graines se sont égarées car c'est plutôt une plante des pentes rocheuses. Les fleurs jaunes sont un mélange entre Diplotaxis virgata et Eruca aurea.
Les maaders sont un excellent pâturage pour les troupeaux tant que les crucifères sont encore jeunes...
... avec le temps elles deviennent trop amères et ne sont plus broûtées...
... elles sont alors récoltées massivement par les villageois qui les font sécher et les stockent comme foin pour la mauvaise saison. En effet une fois séchées ces crucifères perdent leur amertume et redeviennent comestibles pour les bêtes.