Erg : désert de dunes fixes dont seul le sable superficiel est remodelé sans cesse par le vent.
C'est le vent qui modèle les dunes en transportant le sable. Parfois fois très lentement comme dans le cas des grands erg qui sont immobiles à l'échelle d'une vie humaine et pour certains sans doute depuis des milliers d'années. Parfois très vite comme dans le cas des barkhanes, des petites dunes en croissant qui se déplacent, poussées par le vent, de plusieurs dizaines de mètres par an.
Cette mobilité du sable a une très grande influence sur la végétation : là où les sables sont très mobiles, la végétation est nulle. La où les sables sont immobiles une végétation dense et variée peut se développer.
Au Nord de Sidi-Ali le fond d'un ancien lac est balayé par des vents de sables dans le sens SO -> NE. Au fond une grosse dune stabilisée est couverte d'un boisement clair de gros tamaris. Au premier plan une barkhane mobile est dépourvue de toute végétation.
Les grands massifs dunaires sont globalement fixes ; mais à petite échelle on trouve :
- des grandes zones immobiles où le sable est ferme ; si on creuse on commence à trouver du sable légèrement humide à quelques décimètres sous la surface ; ces zones sont propices à la végétation
- des pentes sous le vent où le sable sans cesse remanié est mou ; pour autant qu'on réussisse à creuser, le sable est sec ; ces zones ne sont pas propices à la végétation.
Le seul système dunaire important du Tafilalet est l'erg Chebi, sur la rive gauche du Ziz, à la hauteur de Merzouga.
L'erg Chebi est installé au centre d'une très grande cuvette ceinturée de montagnes ou de hamadas. Ces reliefs donnent un mouvement tourbillonant aux vents dominants et le sable s'est concentré dans "l'oeil du cyclone". Entre l'erg Chebi et les reliefs s'étendent de vastes zones horizontales recouvertes par des regs noirs, des grandes dayas (les "lacs" de Merzouga) et les zones d'épandage limoneuses des oueds Ziz et Gheris.
L'erg Chebi est un des hauts lieux touristiques du Maroc. Les clients européens ou asiatiques des agences de voyage y viennent par dizaines de milliers pour faire une excursion à dos de dromadaire et passer une nuit sous la tente dans les dunes.
Au premier plan, le point bas de la cuvette se remplit d'eau après de fortes pluies ou lors des crues du Ziz ; le 'lac' de Merzouga attire alors des foules d'oiseaux ; le fond du 'lac' est couvert de limons beiges ou bruns.
Au second plan, un reg noir. Dans cette zone le vent a emporté tous les éléments fins, sables et limons ; la surface est pavées de petits cailloux enduits d'un vernis noir d'oxydes de fer et de manganèse ; il faut plusieurs milliers d'année pour que les pierres prennent au soleil une patine aussi sombre ; cela atteste de l'ancienneté de ce reg.
Au troisième plan, les dunes de l'erg chebi.
Tout au fond sur la droite on aperçoit le sommet d'une des montagnes qui ceinturent la cuvette de Merzouga.
Une vue matinale d'un guide convoyant deux touristes pour entretenir le rêve d'un nomadisme authentique dans les solitudes d'un Sahara de carte postale.
Au premier plan un tamaris parasité par des cistanches.
En arrière-plan, 4x4 ensablé et caravane de dromadaire qui vient de déposer un paquet de touristes et va en chercher un autre.
La végétation de l'erg Chebi est passablement dégradée par le tourisme : circulation des 4x4 et des quads, détritus de toutes sortes qui jonchent le sol, surpâturage par les dromadaires...
En marge des flux touristiques, des zones où la végétation est encore présente :
Au premier plan : station de la crucifère endémique Eruca foleyi.
Au second plan : le lit asséché de l'oued Talrhemt qui bloque l'erg vers l'Est.
Au troisième plan les premières dunes boisées de grands-tamaris.
Buttes de Stipagrostis pungens, la grande graminée vivace des dunes.
Sur la hamada de Meski, un placage sableux peu épais mais stabilisé, couvert de buttes de Stipagrostis pungens peut être considéré comme un erg nain.
Une rare station de très vieux pieds de Ephedra alata subsp. alenda.
Quelques semaines après une pluie : les grosses touffes de Stipagrostis pungens ont reverdi ; le sol s'est couvert de plantes annuelles ; les plantes comestibles ont rapidement été broutées, il n'en reste que des tiges desséchées ; ne subsiste qu'un tapis de Cleome africana = Cleome amblyocarpa, une herbe glanduleuse et malodorante.
Dunes vigoureusement envahies par des jeunes tamaris.
erg : massif de dunes fixées
demkha : sommet arrondi d'une chaîne de dunes
ghourd : grande dune pyramidale
barkhane : dune en croissant
sif : arête vive d'une dune
draa : chaine des dunes longitudinales
zemla : dune allongée
areg/arigate : champ de petites dunes
feij : couloir entre deux dunes
nebka : petit cone sableux accumulé derrière une touffe de plante lorsque le vent chargé de sable souffle longtemps dans la même direction.